REPORTÉ · Boule à neige de Patrick Boucheron et Mohamed El Khatib

Présentation

La boule à neige, et tous les clichés qui déferlent avec elle, est avant tout un objet de regard. Celui que l’heureux propriétaire jette sur elle – et celui que le quidam jettera sur son possesseur. Ce petit objet d’apparence ludique a généré un usage variant selon les époques : presse-papier, jouet, souvenir aimé, ringard, industriel, bobo ou kitsch, monde miniature quasi mystique, art populaire, objet de collection, médium de création… La boule à neige ne renferme-t-elle pourtant pas tout un monde, comme une ultime tentative de le circonscrire et de le préserver pour l’éternité ?

L’histoire de l’art participe grandement à séparer l’art des domaines profanes en le consacrant. Le regard admiratif que l’art suscite, voire exige, n’est d’ailleurs pas sans lien avec les rapports de domination qui traversent notre société. Aussi, la boule à neige – summum du mauvais goût pour certains – peut être considérée comme un objet kitsch et stupide, mais c’est paradoxalement cette condition qui la rend susceptible de devenir un objet d’art. S’intéresser à ce phénomène méprisé, issu de la culture populaire, permet de questionner les processus de légitimation d’un objet par les institutions culturelles. La boule à neige permet d’interroger les actes de « qualification » et de « croyance » qui, par des opérations de « bénédiction » esthétique, de « sacrement » culturel, permettent à un objet ordinaire de devenir un objet d’art.

A propos du cycle

Dans le cadre de la Présidence française de l’UE, l’Institut Français NL, en partenariat avec de Balie, Arminius et la Fondation européenne de la culture, lance un cycle de débats et de performances visant à dessiner un autre portrait de l’Europe pour remettre en cause ses représentations conventionnelles.

Comment le « bon goût » et le « mauvais goût » sont-ils définis à travers l’Europe ? L’Europe doit-elle être définie uniquement par ce qui est considéré comme esthétique ? Qu’est-ce que les objets de tous les jours et les traditions dites « kitsch » ou populaires, dont le célèbre concours de la chanson Eurovision, nous apprennent sur notre identité européenne ? Et enfin, comment expliquer la réticence de l’UE à faire une déclaration esthétique audacieuse, au point de devenir « visuellement muette », comme l’a déclaré l’architecte néerlandais Rem Koolhaas ?

Crédits

La pièce Boule à Neige est une production Zirlib. 

Coproduction Malraux – Scène nationale de Chambéry Savoie ; la Villette (Paris) ; Théâtre de la Ville – Paris ; Festival d’Automne à Paris ; Théâtre national de Bretagne (Rennes) ; Le Grand T – Théâtre de Loire-Atlantique ; La Comédie de Saint-Etienne-CDN ; Equinoxe – Scène nationale de Châteauroux ; Points communs, Nouvelle scène nationale de Cergy-Pontoise et du Val d’Oise.

Avec le soutien de Fusalp

Zirlib est conventionnée par le ministère de la Culture et de la Communication – Drac Centre-Val de Loire, par la Région Centre-Val de Loire et soutenue par la Ville d’Orléans. 

Mohamed El Khatib est artiste associé au Théâtre de la Ville à Paris, au Théâtre national de Bretagne à Rennes, au Théâtre National Wallonie-Bruxelles et à Malraux – scène nationale Chambéry Savoie

Spectacle créé le 13 octobre 2020 à la Comédie de Saint-Etienne

Partenaires

  • Initié par : Institut Français des Pays-Bas
  • Co-organisé par :  Arminius ; Theater Rotterdam ; Alliance Française de Rotterdam
  • Dans le cadre de la PFUE