Yto Barrada au Stedelijk Museum – Bad Color Combos

Présentation

L’exposition Bad Color Combos présente les travaux récents de l’artiste Yto Barrada. Sa pratique multidisciplinaire englobe le cinéma, les textiles, la photographie et la sculpture. L’exposition rassemble des travaux des cinq dernières années, ainsi que de nouvelles œuvres spécialement conçues pour cette exposition. Elle y explore, entre autres, des phénomènes culturels, des histoires personnelles et des processus naturels. Dans une perspective féministe et écologique, Barrada met en avant différents thèmes tels que l’accélération et la décélération du temps, la maternité, le jeu, l’artisanat de la teinture avec des colorants naturels et la couleur en tant que matériau ; les traditions du modernisme et nos tentatives futiles de contrôler la nature.

Yto Barrada, est née en 1971 à Paris et a grandi à Tanger au Maroc. Elle a étudié l’histoire et les sciences politiques à la Sorbonne, la photographie à New York, où elle vit depuis. Son travail – incluant photographies, sculptures, éditions et installations – a commencé par explorer la situation inédite de sa ville natale, Tanger, où elle fonda la Cinémathèque de Tanger en 2006. Son travail a été exposé à la Tate Modern (Londres), au MoMA (New York), à la Renaissance Society (Chicago), au Witte de With/Kunstinstituut Melly (Rotterdam), à la Haus der Kunst (Munich), au Centre Pompidou (Paris), à la Whitechapel Gallery (London) et à la Biennale de Venise (2007 et 2011). Elle a reçu de nombreux prix internationaux, dont le plus récent est le Queen Sonja Print Award 2022 (Oslo).

Cette exposition présente trois des films les plus importants de Barrada : Tree Identification for Beginners (2017), The Power of Two or Three Suns (2020) et Continental Drift (2022). The Power of Two or Three Suns a été tourné dans un laboratoire d’essais industriels où divers matériaux et produits sont soumis à des forces naturelles simulées artificiellement pour évaluer leur durabilité. L’exposition des couleurs à la puissance du soleil (artificiel) est une métaphore du passage du temps, du vieillissement et de la décrépitude, ainsi que de l’impact du changement climatique et de la crise écologique.

Yto Barrada a réalisé une série d’œuvres spécialement pour cette exposition. The Mothership, the Strait, the Edge (2022) est un collage mural à l’entrée de l’exposition, faisant référence à The Mothership, un centre de recherche et de résidence éco-féministe qu’elle a initié à Tanger, axé sur les teintures et les textiles naturels, surplombant le détroit de Gibraltar et l’extrémité sud de l’Espagne. Les extraits de plantes de ce jardin ont fourni les teintures de nombreuses œuvres d’art présentées dans cette exposition.

La nouvelle sculpture Tangier Island Wall (2022) fait référence à une petite île située au large de la Virginie, aux États-Unis, qui compte 378 habitants et qui s’enfonce lentement dans la mer en raison de la montée du niveau des eaux. Cette petite communauté, dont l’économie en voie de disparition repose sur la pêche au crabe dans la célèbre baie de Chesapeake, a tenté de maîtriser la nature. Dans cette sculpture, Barrada a utilisé les casiers à crabes pour créer une structure minimaliste, une « digue » poreuse.

Yto Barrada a conçu la scénographie de l’exposition, aux côtés de la scénographe Mira van den Neste.

Écoutez la conversation entre Yto Barrada et Leontine Coelwij, commissaire de l’exposition :