Diplômée en 2019 du master de l’école documentaire de Lussas en 2019, Léa Busnel est une autrice-réalisatrice de films documentaires basée à Marseille. Elle travaille actuellement à la réalisation d’un film documentaire à Athènes, Ne pleure pas sur la Grèce, ainsi qu’à plusieurs projets de courts-métrages. Également cinéaste-intervenante pour encadrer des ateliers de réalisation, Léa Busnel est membre de l’association de cinéastes La Buissonnière à Marseille.
Projet de résidence
Au cours de sa résidence à Het Lage Noorden (1er au 30 avril 2025), Léa Busnel a réalisé un court-métrage documentaire ancré dans les paysages de la région frisonne qui a pris la forme d’un carnet de voyage. Elle a collecté des récits, des rencontres, des images, des sons, et s’est attachée aux récits de celles et ceux qui vivent et travaillent au bord de la mer des Wadden.

Entretien avec Léa Busnel
Pourquoi avoir choisi de faire une résidence aux Pays-Bas ?
« J’avais envie d’aller voir ce qui se passe ailleurs en Europe, de découvrir d’autres contextes artistiques. Et puis, en consultant les différentes résidences proposées dans le cadre du Nouveau Grand Tour NL, c’est celle de Het Lage Noorden qui m’a immédiatement attirée. J’étais intriguée par ce lieu en particulier, notamment parce qu’il est en territoire rural, et situé à proximité de la mer de Wadden. Le paysage m’a semblé porteur, propice à la réflexion et à la création. Il y avait quelque chose dans l’environnement naturel et dans l’atmosphère du lieu qui m’a donné envie d’y travailler. »
Quels institutions, festivals et artistes t’ont particulièrement marquée durant ta résidence ?
« Pendant ma résidence, j’ai fait plusieurs rencontres marquantes, notamment le long de la digue, juste à côté de Het Lage Noorden. C’est un espace qui longe la mer, où j’ai rencontré des personnes dont le travail ou les activités sont en lien direct avec le territoire et les paysages. Certaines de ces rencontres ont aussi une dimension poétique, ce qui a nourri ma propre perception du lieu. Dans le cadre de la résidence elle-même, j’ai surtout rencontré deux autres artistes qui vivent toutes les deux aux Pays-Bas. C’était très stimulant d’échanger avec elles, d’autant plus qu’elles travaillent toutes les deux autour de la mer des Wadden, ce qui a créé des résonances avec mes propres recherches. Être en lien avec des personnes qui connaissent intimement cet environnement m’a permis de mieux comprendre les enjeux locaux, et d’enrichir ma propre démarche artistique. »
Comment ton projet artistique a-t-il évolué au cours de ta résidence ?
« En arrivant à Het Lage Noorden, mon intention première était de concentrer mes recherches sur les personnes dont les activités sont liées à l’environnement local, à la mer, à la digue. Mais au fil du temps, mon regard s’est déplacé vers des figures ayant un rapport plus poétique au paysage, à la manière dont elles habitent et interprètent ce territoire. Ce changement de perspective m’a aussi amenée à développer un intérêt plus marqué pour le paysage lui-même, et pour la manière de le filmer. J’ai cherché des façons de filmer précises, sensibles, pour le donner à voir d’une manière différente, plus attentive. Cela s’est traduit par beaucoup de temps passé à observer, à marcher, faire du vélo, à repérer — à m’imprégner du territoire. »
Pourquoi as-tu souhaité réaliser une résidence dans le cadre du Nouveau Grand Tour NL ?
« L’un des aspects qui m’a plu dans ce modèle, c’est justement sa temporalité courte, d’un mois. J’avais besoin et envie d’un projet qui me permette de me remettre en mouvement, car je travaille en parallèle sur un film au long cours, et cette temporalité est parfois difficile à tenir. Cette résidence m’a offert un cadre plus immédiat, plus actif, où je pouvais filmer chaque jour, collecter des sons, rencontrer des gens — et ainsi retrouver un rythme plus vivant, ce qui me permettra aussi de me redonner de l’élan dans mon autre projet. Je vais maintenant entamer le montage du film réalisé ici, et j’espère qu’il pourra avoir une vie dans des festivals ou d’autres espaces de diffusion, ce qui serait une belle manière de prolonger cette expérience. »
Partenaires
- Coordonné par : Ambassade de France aux Pays-Bas, Institut français NL, France-Nederland Cultuurfonds
- Crédits photo de couverture : Aman Le Goff


