Diplômée de l’École supérieure d’art et de design de Reims, Ouassila Arras explore les couches complexes de l’histoire franco-algérienne et met en lumière les silences nés de traumatismes et de mutisme qui accompagnent souvent les histoires partagées. En s’inspirant de témoignages de déplacements et de l’histoire de sa propre famille, elle confronte les récits intimes et familiaux à des archives documentaires pour en souligner les manques, les dénis, les oublis. Elle donne corps et formes aux silences, à l’exil et aux traumatismes.
Projet de résidence
En résidence à Brutus (1er avril au 31 août 2024) dans le cadre du Nouveau Grand Tour NL, Ouassila Arras a choisi de travailler avec les couvertures en faux velours fleuries, vendues dans les marchés et les bazars, que l’on retrouve à Rotterdam ou ailleurs. Ces tissus de protection, familiers et intimes, qui peuplent les intérieurs domestiques des foyers diasporiques, sont presque banals et invisibles. On ne les regarde plus ou on les a oubliées, à la manière de l’invisibilisation de certaines mémoires. L’artiste plonge dans les fibres, les rase partiellement ou entièrement. Son geste vient révéler les récits cachés, les vécus, les traumas, transmis d’une génération à une autre. Pour Day’man 3la Balak (traduit par « Toujours dans la tête »), l’artiste manie la tondeuse pour suivre et retranscrire les méandres d’une histoire commune du déplacement et de la déterritorialisation.

Texte rédigé par Andréanne Béguin. Crédits photo principale : Peter Rosemann.
Partenaires
- Coordonné par : Ambassade de France aux Pays-Bas, Institut français NL, France-Nederland Cultuurfonds


