UNDERLAND : CHAPITRE II – CLIMAT D’INQUIÉTUDE

Présentation

RADIUS CCA, un centre d’art contemporain et d’écologie situé dans la station de pompage et le bassin d’eau du château d’eau de Delft, entame sa première année d’existence avec un programme d’exposition composé de quatre chapitres. Avec cinq cents mètres carrés d’espace d’exposition souterrain, leurs programmes sont consacrés à l’intersection de l’art, de la science et de l’écologie.

A propos de l’exposition

Partiellement calqué sur le roman éponyme de Robert MacFarlane, le cycle d’expositions Underland consiste en une exploration des espaces souterrains de l’ancien château d’eau observés à travers l’art, la littérature, la mythologie, la science, l’écologie, la mémoire et le paysage.

À travers quatre chapitres, l’exposition Underland nous invite à participer à une série de voyages à travers le « temps profond » – une vaste ère géologique – en passant par des sources d’eau et des grottes, des couches de sol, des mines et des sites de forage pour l’extraction de minéraux et de fossiles, des réseaux de champignons et de racines, et des sites de stockage qui fournissent un abri et une protection dans les habitats de plus en plus instables créés au sein de l’Anthropocène.

Climate of Concern est la deuxième exposition du programme d’exposition Underworld, qui examine le surendettement actuel envers l’industrie des combustibles fossiles et l’extractivisme des minéraux à travers le travail de neuf artistes.

Les deux artistes français Bianca Bondi et Julian Charrière participent à cette exposition collective :

Bianca Bondi (1986) vit et travaille à Paris. Pluridisciplinaire, sa pratique implique l’activation d’objets et se développe souvent en lien avec le lieu dans lequel elle intervient. Les matériaux qu’elle travaille sont choisis pour leur potentiel de transformation ou leurs propriétés intrinsèques.

Bianca Bondi, BLOOM, 2017–ongoing

La série de sculptures Bloom de Bianca Bondi consiste en des vitrines contenant des compositions de matériaux organiques et domestiques oxydés et cristallisés. Bondi, qui qualifie ces œuvres de « natures mortes vivantes », a sélectionné tous les éléments en fonction de leur matérialité, de leur contexte social ou historique et de leur potentiel de transformation. Les compositions peuvent être vues comme une sorte de vanité d’un monde qui se fossilise lentement. Pour cette exposition, l’artiste a créé une nouvelle version de la série, inspirée du livre Underland de Robert McFarlane, dont s’inspire le programme d’expositions de RADIUS.

Bianca Bondi est représentée par la galerie Mor Charpentier.

Julian Charrière (1987) est un artiste franco-suisse installé à Berlin, dont l’œuvre s’attache à jeter un pont entre la science de l’environnement et l’histoire culturelle. Performance, sculpture et photographie, ses projets sont souvent liés à un travail de terrain sur des sites lointains présentant de fortes identités géographiques tels que des volcans, des glaciers ou des sites radioactifs. Charrière s’est attaché à explorer les constructions post-romantiques de la « nature », mettant en scène les tensions entre les échelles temporelles ou géologiques et l’échelle humaine. Ses travaux, à la frontière du mysticisme et du matérialisme, témoignent de nos relations conflictuelles avec la nature.

Julian Charrière, Fututre Fossil Spaces, 2015

Dans l’œuvre Future Fossil Spaces, Julian Charrière présente une réflexion sur l’extraction de matériaux nécessaire à un monde de plus en plus numérique et axé sur la durabilité. L’installation se compose de colonnes de briques salées et de cuves de lithium provenant du Salar d’Uyuni, un salar situé sur les hauts plateaux du sud-ouest de la Bolivie. Cette installation illustre une pratique d’archéologie du futur, qui désigne un ensemble de méthodes d’interprétation des résidus matériels du passé et de l’excavation géologique du futur.

Partenaires

  • Organisé par : RADIUS CCA
  • En partenariat avec : Institut français NL
  • Photos : © Gunnar Meier